Go!
Sur ma liste de choses à faire avant de mourir, faire de la tyrolienne y avait une place. Un paquets d'excuses s'étaient dressé pour ne pas en faire: manque de temps, d'argent, de personne qui m'accompagne, l'âge....
Aujourd'hui c'était LE jour où j'allais cocher fait sur ma liste.
Aujourd'hui aussi j'allais me dépasser, mais ça, je l'ignorais ce matin.
On avait réservé nos billets sur la plateforme en ligne, de un, ça nous assurait une place, de deux, on ne pouvait plus reculer c'est payé.
Presque deux heures de route pour se rendre à sainte Agathe de monts. Te dire combien c'est magnifique et époustouflant par là! On s'y verrait y vivre, qu'on se lance sur la route panoramique.
On enfile nos espadrilles, prend nos bouteilles d'eau fraîche et on se rend à la réception s'enregistrer, ça paraît étrange dit de même, comme si on parlait d'une location de chambre d'hôtel. On est les premiers d'un groupe de 16.
Il n'y a pas de monte pente. On doit gravir la montagne jusqu'au sommet pour en descendre suspendu à un fil métallique.
Ça n'aura pas été long, que mon corps me rapelle son piteux état... J'ai peine à prendre mon souffle. Depuis 5 ans, je n'ai pas pris soin de ma machine, je l'admet, j'étais trop occupée à l'extérieur de moi. J'ai oublié que je vivais dans une machine qui a besoin d'entretien, tsé.
Je traîne derrière le groupe de chèvres des montagnes qui elles ont une longueur d'avance. Je ne regarde pas en haut, mon regard est focalisé sur le prochain pas à faire, où je vais mettre le pied, et le suivant. Un pas à la fois. Pis tout au long de l'ascension je me répète que je suis capable. Que je suis forte. Que je peux le faire.
Mes jambes obéissent, même si parfois ma commande met du temps à se rendre. C'est mon coeur qui panique. Tu comprends, il manque d'amour. Il est resté peinard oublié depuis un moment, s'activer lui en demande énormément.
J'ai chaud, j'ai mal au coeur, j'ai le vertige. Et je continue. Encore un pas. T'es capable. Un autre. C'est bon!
On a prit un circuit de 4 tyroliennes, je voulais vivre l'expérience à fond. Sauf que tsé, ça veut dire qu'il faut remonter... Quoi!!! Je lance au jeune guide Théo, tu veux dire que je dois refaire la montée??! Impossible!
Mon chum, qui semble souffrir d'ailleurs dans son corps, me dit que je devrais le faire jusqu'au bout. Mais je t'avoue, qu'à ce moment, juste au milieu de la première montée, me faire dire que je dois remontée, fuck you! Je vais attendre en bas!
Le jeune Théo me dit que si je ne suis pas capable, il pourrait demandé à son collègue de me grimper avec son side by side. Qu'est ce que tu penses? J'ai dis oui! Hey la quadragénaire va pas remonter ça, tu malade?
Je suis arrivée en haut. En même temps qu'un couple qui semblait me voler mon air, autant que je tentais de leur voler la leur, tsé! On survivait.
Chaude de partout, dégoulinante de sueur, en quête d'air, le coeur menaçant de me lâcher drette là, punition de ne pas l'avoir entraîner depuis 5 ans. Je me suis assise loin des chèvres des montagnes qui sautillant jugeait ma piètre forme physique. Comment leur en vouloir?
Je me suis calmée. J'essaie de dompter mon corps pour qu'il obéisse à mon esprit, et laisse moi te dire que c'était toute une pratique ça! Là! On se calme! Respire doucement, relaxe le fou de coeur, et reprend toi!
Les chèvres des montagnes glissent tour à tour sur le fil de fer. Mon corps reprend son équilibre. J'ai bu 6 tasses d'eau. Imagine si en plus j'avais été déshydratée, une vieille essoufflée ratatinée comme une raisin sec...
Mon tour arrive. Je me lance dans le vide... Ce vide tellement beau. Le son du métal qui siffle, la cime des arbres que je survole, l'air chaud... J'y suis. Je suis accrochée glissant vite, je savoure. Je suis libre. Tout ce qui existe durant ces secondes suspendues, c'est l'instant présent. Je cris de joie.
De la première tyrolienne on en prend une seconde située à côté. Pas de montée.
De la seconde on doit remonter la moitié du premier parcourt qui a fait peur à mon coeur, mon corps.
Je prend le pas, je baisse la tête, une pierre, une racine, une branche, là ça glisse, respire, une pierre, une autre...
Quelqu'un monte rapidement derrière moi. C'est Théo qui me demande si je veux prendre l'aller simple pour le sommet. Je refuse.
Cette fois, mon rythme est bon. J'avance bien. Si je lève la tête, je vois les chèvres agilent pas si loin. Je parle à mon corps, mon coeur, mon souffle, la vie en moi.
Un pas à la fois. Esti j'y suis arrivée!
J'ai savouré chaque tyrolienne, chaque vue, chaque arrivée en bas, où j'ai eut le fou rire à chaque fois. J'ai vécu cette expérience de la seule façon possible: ici et maintenant, un pas à la fois.
Même si on m'a jugé, parce que je n'ai ni leur âge, ni leur agilité, ni leur forme physique, ni leur vitesse, j'ai une chose en commun: le désir de vivre des expériences puissantes.
Je suis épuisée ce soir, mon corps essaie de comprendre ce qui s'est passé tandis que mon esprit lui, sait qu'il vient de faire quelque chose de magique. Je suis fière de m'être poussé dans mes limites.
Comment ça devient encore plus vibrant?
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