Lenteur

À la fenêtre, café à la main, je regarde l’hiver. Je sais qu’il fait froid à la couleur du ciel. Il n’a pas le même bleu qu’en été. C’est subtil, mais perceptible. Je fais face à l’hiver en me demandant pourquoi je ne l’aime pas. Outre le fait que je ne supporte pas le froid, que peut-il en être de plus profond? Dans le silence de cette brise que j’imagine, faisant vaciller les branches nues de mon arbre, je me rends compte qu’effectivement c’est plus que seulement le froid. J’ai grandis à la campagne. Là où l’épaisseur des bordées n’avait rien à voir avec celles d’aujourd’hui. Je me souviens de ce vent glacial qui soulevait la neige et tourbillonnait à nous étourdir. Je me souviens de ces jeux en famille, de hockey dans la cours, de sculptures de glace, de glissades essoufflantes, de quatre roues, de ski doo... Je me souviens que nous rentrions, mes sœurs, frère et moi les joues blanches d’engelure et les pieds froids à faire mal. Mes parents tenaient le feu du vieux poêle ...