Un week-end surstimulant

Ma première victoire: conduire en ville.

J'avais un gros événement en fin de semaine. Pis j'ai lancé l'idée qu'on pourrait en faire un week-end de filles. J'ai loué une suite dans un hôtel via ma plate-forme de voyage.

Nous avons planifié pendant plusieurs semaines, toutes excitées de cette fin de semaine de filles suivit d'une journée conférence et d'un bal. Quel moment magique on aurait! 

Au coeur de Montréal. Une ville qui grouille, qui bouge, qui va vite. Il y a beaucoup de béton, de bruits, de monde, d'énergie. C'est dure pour moi, la ville. C'est stressant. Et cette année, je devais conduire seule pour m'y rendre. C'est un défi! L'an passé j'avais suivit une fille jusqu'à l'événement, puis j'étais rentré chez moi seule dans voiture avec mon GPS Claire (oui souviens toi, j'en ai déjà parlé, c'est son nom) je m'étais perdu sur le chemin du retour, puis Claire m'avait redirigé. J'étais fière quand je suis arrivée chez moi. Tremblottante mais fière. J'étais désormais une femme qui peut conduire seule dans une grande ville. 

Donc cette année j'etais confiante. Je l'ai fait une fois, je peux donc le refaire. J'ai pas pu avoir congé vendredi, fait que pour rajouter du challenge, Montréal était bourré de trafic. J'y suis arrivée, sans me perdre. Presque facile. Malgré l'angoisse qui tourbillonnait dans mon corps.
J'ai célébré cette femme qui creuvait de peur il y a quelques temps, à l'idée de conduire dans une grande ville, meme à l'idée d'y être et qui aujourd'hui peut le faire. J'étais fière.

Ma deuxième victoire: La foule.

Trop de monde, trop d'énergie différentes, trop de pensées, trop d'émotions... Ça a toujours été un énorme challenge. Du plus loin que je me souviens, les foules c'est un enfer! J'étouffe, je panique, mon corps me hurle :DANGER!! je dois fuir.

Bin non, si tu t'es dis que j'étais folle je t'invite à quitter tout de suite. C'est bin simple tsé, j'accumule l'énergie et les émotions des autres. Fait que imagine dans une foule... Ça touche, ça pousse, ça parle fort, ça va vite, ça laisse sur moi leurs émotions, des fois même leur mal physique. Pour que tu comprennes je vais utiliser l'étiquette d'agoraphobe. C'est le moyen que mon corps a mis en place pour éviter le danger: fuir.

En fin de semaine, je me suis planté au milieu d'une foule de femmes, j'ai foutu un sourire dans mon visage et je suis resté là, debout, à être surstimulée par le bruit, les énergies, les émotions. On m'a poussé, accroché, touché. J'ai respiré, j'ai jasé avec mon système nerveux. Oué ça l'air bizarre hein? Une agoraphobe qui se cali$@# dans la foule, et pourtant! J'ai élargie ma zone de confort. Je suis restée dans l'inconfort le plus possible, à l'apprivoiser, à repousser cette limite, qui au fond tsé, c'est juste une peur. Une fucking illusion. 

Je suis sortie, j'ai apaisé mon système nerveux, j'ai replongé dans le coeur de ma phobie, un peu plus longtemps. J'ai fait ça plusieurs fois. Et j'étais pas seule! 

J'ignore si mes amies comprennent, j'ai toujours dis quand j'éprouve de la panique, quand j'expérimente la colère, quand mon corps n'ait pas à l'aise. Pis tsé quoi? Elles s'en sacrent bin. Parce que l'humain a tendance à prendre tout personnel, mais quand on nomme les choses, ça rassure l'autre pis bin, des fois ça évite des jugements. Tantôt j'étais avec Josée, pis après j'étais en compagnie d'Émilie, pis des fois j'étais assise dehors seule avec mon système nerveux. 

Et même si on m'a réclamé quelques fois à venir les rejoindre au coeur de la bête et que j'ai dis pas maintenant, elles ne sont pas fâchées. Elles m'acceptent. 

Victoire numéro 3: Se sacrer la paix, pis bouger!

Je hais le bruit. C'est un des stimulis les plus intense pour moi. Trop de bruit, c'est inévitable je bouche mes oreilles et me ferme. Je vais même jusqu'à me bercer. Oui. Je fais ça. En fait je me berce dès que quelque chose est insécure pour moi. Je me berce, pis je me berce! Je me berce debout, assise, couchée, ou dans une chaise... C'est ça. 
 T'es encore là toi qui pense que je suis folle? Aller, tu peux quitter mon article. 

Au fond c'est bin bin simple, tout ce qui est trop stimulant, bin ça m'affecte. Même les parfums! Certains tissus. Bref... on revient aux bruits. Il y a quelques années j'ai découvert un truc qui allait changer ma vie. Littéralement. Et qui m'a servit ce week-end.

Je te raconte vite vite, (Clin d'oeil) je conduis une moto, et le bruit, tellement vibrant de ma bécane, finissait par me créer du désordre mental et corporel, trop de stimulation par le bruit. J'ai acheté des bouchons pour moto. LA VIE! 

Dans un restaurant, dans un événement, dans une réunion, dans une esti de file d'attente, sur ma moto... et tu devines, en fin de semaine!

Je te le conseil! Du mal a dormir? Bouchons de motard! Trop de musique forte? Bouchons de motard! Bon t'as compris?!

Ce sont des Bouchons qui bloquent des décibels de l'environnement. MAIS! Qui laissent des sons entrer. Fait que je mets mes Bouchons pis je t'entends pareil parler. Bon, faut que tu lèves un peu la voix mais je t'entends!

Le bal, c'est dangereux. Il faut avoir une tenue de reine, prendre des photos stylisées, avec tout le monde, devant la photographe ou l'amie qui sort son cell au milieu de file d'attente dans une foule! Ouf.... juste l'écrire j'ai envie de fuir... pis y'a le bal dansé. Ça c'est un genre de discothèque avec dj, lumière, pis plein de monde qui bouge leur énergie. Je te rappelle que j'expérimente l'étiquette d'agoraphobe et que mon corps est surstimulé aux sens: Lumière, sons, odeurs, monde, béton, pis toute pis toute... 

Je mets mes bouchons magiques, mon visage affiche un sourire rassuré, mes deux copines qui me suivent: "Juste deux tounes. Faut je brise la barrière." C'est ça je leur ai lancé, avant de m'enventurer dans le ventre du serpent. 

Marylin et Émilie, elles m'ont juste suivit. Elles ne le savent pas, mais elles m'ont permis d'élargir ma zone de confort. Toutes deux les yeux fixés sur leur cell, j'étais paniquée. Trop de monde, trop de lumière, trop de vibrations, trop de potentiel jugements... fuir... fuir... danger!

J'ai arrêté de bouger. J'ai fait un tour sur moi même, j'ai pris le temps d'observer. Criss on est dans l'univers Paillette ! Au ralentis... J'ai pris une énorme inspiration et a l'expiration..... 

Liberté ! 

Bouge mon corps. Vas y! Comme tu veux, comme tu le sens. Sois, ressents, libère. Je m'occupe du système nerveux.

J'ai bougé. Je me suis battue aussi, contre mon cerveau qui accorde de l'importance aux jugements des autres... Ça m'appartient pas. J'ai été au bout de mon défi! Je suis cette femme.

Victoire 4: le retour.

On se dit salut, pis on repart direction chez nous. (Comme dans chacun chez soi) J'pense que Claire est brisée. Ça va pas pantoute! Je sors où il faut pas, il y a trop de bruit, trop de monde, trop de klaxon, trop de béton. Fuis. 

J'peux pas fuir... je suis prise au piège. Allo la panique. J'essaie de reprendre le contrôle mais j'y arrive pas, j'y crois pas.

Crampe à gauche. J'ai le corps en panique. J'ai le cerveau qui bug. Y'a une fuite dans mon Chi. Criss ça va pas!

C'est la cacophonie dehors, je deviens la cacophonie.

Phobie: Je vais mourir. Je ne sais pas par quel cheveu je garde le lien, un ancrage, une racine ou une pierre. 

Respirrrrre. 

Je sors à la mauvaise sortie.
Du trafic pare-chocs à pare-chocs. Calice je dois changer de voie... de 3 fuking voies. Clignotants, béton, bruits, diable.

J'ai fini par entrer dans un stationnement. Je me rapelle que je l'ai déjà fait conduire en ville, je suis capable. J'ai respiré, répèté, je suis une femme qui conduit facilement à Montréal. Aller on change l'énergie. 

Le bruit, le béton, l'énergie, l'univers.....
C'est quoi le pire? Que je me perde? Ok. Pis? Je vais retrouver ma route anyway. C'est aussi un parallèle avec nos vies hein? On se perd, on se cherche pis on se retrouve. Fais confiance. 

Ça fait que après quelques détours, de coups de klaxons dirigés vers moi, bin je suis arrivé chez moi. Avec plein de victoires. Plein de souvenirs. Prête pour créer une vie remplie de victoires, d'amitié, de réussite. Pleine aussi de fierté au fond du coeur pis d'une zone de confort bin plus grande!

Au delà des conférences, du spectacle, des feux d'artifices, ya cet espace où on peut élargir sa zone de confort, où on peut nommer nos malaises, se montrer vulnérables, pis être quand même en sécurité. Grandir, devenir, oser. Parce qu'on est entourée de femmes qui s'encouragent, qui s'élèvent, qui voient la lumière des autres femmes pis qui laisse briller. Oui ça existe.

C'est pas une maladie tsé, au fond c'est juste être authentique, être cette version de soi qu'on est pour un moment. Pis quand on se sacre la paix ça donne envie aux autres de se sacrer la paix pis juste nommer les choses. Au coeur d'une foule on peut devenir une autre version.

Je suis Transmutation.



Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

Le challenge

Jasons de Chardon Marie

Emballage