Resté alignée

 

Parfois même si tu fais la sourde oreille, la vie t'envoie des signes sous différentes formes. Ça été sous forme d'un vieux Bazou. J'avais acheté un vieux char à ma soeur. Vieux... Je te fais un portrait vite vite, pas de radio, pas de chauffage, pas de climatisation et la fenêtre conducteur ne descend plus. Tu comprendras que si j'ai acheté cette "minoune" c'est que j'étais extrêmement mal prise. J'avais déniché un petit boulot dans un traiteur/bistro pas proche de chez moi. Un petit traîteur mignon situé parmi plein de boutiques, tsé comme on voit un peu partout.

On m'avait assigné la minuscule salle à manger où pouvait (et venait) toujours la même clientèle pour dîner. On m'avait également demandé de m'occuper de l'espèce de petite boutique d'articles de cuisine. Sel aromatisé, huiles délicates de truffes, herbes séchées, mortier, moulin à sel et poivre... Tu vois le genre? C'était tout petit, mais mignon. Je devais également garder un oeil sur les plats congelés. Parce qu'à la base c'était un petit traîteur. Il ne devait donc jamais manquer d'aucun plat scellé sous vide attendant d'être réclamé.

La patronne de l'endroit était une dame qui me semblait plutôt âgée. Sévère, dure, sans aucune gentillesse. Voir, méchante! Ce n'était pas l'idée que je me faisais d'une femme qui dirige un business. Elle me faisait pitié... Comme elle devait être triste pour porter autant de hargne, de noirceur...

Ma voiture, elle a commencé à bouder et refuser de démarrer. Ce qui me causait évidemment des retards, du moins j'arrivais Bin juste au boulot. Ses pneus dégonflaient sans raison. Une fois elle avait glissée sur une glace noire et la maudite avait décidé de poursuivre sa valse en faisant un 360• sur une asphalte sèche. La peur toi! Elle avait embrassé délicatement le garde fou de métal. Pis un jour elle a décidé que sa portière conducteur ne fermerait plus jamais. Tsé, un vrai Bazou! Après avoir "bizouné" un peu et réussit à enclenché le loquet de la porte plus jamais je n'ai passé par le côté conducteur pour m'asseoir au volant de ma vieille bagnole. Je passais par le côté passager et je faisais quelques acrobaties afin de me glisser sous le volant. La voiture répondait à un sentiment que j'avais au fond de moi. Quelque chose se tramait et ce n'était pas positif.

Me rendre à ce travail, entourée de cette énergie froide et négative ne me donnait plus le goût du tout. Et la voiture matérialisait l'énergie que j'émanais. Je le voyais, je le savais bien que même si je balayais la chose c'était exactement ce qui se passait.

J'avais été embauché dans le secret de celle à qui j'allais "voler" la place. La petite ignorait qu'on tentait de la remplacer. C'était parfaitement hypocrite et j'avais participé à cette histoire. Même si j'étais vraiment choquée, je devais me trouver un job. N'importe quoi, mais un job! Et cette fois là, j'avais été à l'encontre de mon Moi. J'avais accepté la perturbation que cela créait en moi et autour de moi. Voilà pourquoi mon Bazou refusait de m'y porter.

Un matin que je m'apprêtais à sortir pour me rendre, de reculons, à cet endroit froid mais dont l'odeur était délicieuse... Tsé, c'était un petit traîteur. On y faisait de la bouffe toute la journée. Le téléphone sonne. C'est la méchante patronne au bout du fil. N'entre plus. Je mets fin à ton emploi.

That's it. J'avais été remplacé à mon insu... Bah! Pas si invisible que ça on s'entend. J'étais en train de devenir grise dans cet endroit. La voiture tentait de me prévenir. Pis une des filles avec qui je travaillais (une snob tu n'as pas idée) avait changé complètement son attitude envers moi. Je le savais au fond. Et ça m'a soulagé.

Je n'ai plus jamais été contre mon Moi. Tout ce que je fais, je me demande si je suis alignée avec mon Moi. Plus je me pose la question, plus je réajuste au besoin, plus je reste zen et alignée. Pis l'univers aime l'équilibre.

Et toi, es tu en harmonie avec ton Soi?