En état de conscience
On en parle souvent, on en reparle
parfois, on le lit, on l’essai, on l’oublie. Le moment présent. Être ici et
maintenant est tout un art, il s’apprend. Le ici, indique être conscient de son
corps, son entourage, le monde tangible qui est là. Le ici, implique la
conscience de tous les sens. Les sons, les odeurs, les gestes, les couleurs,
les sensations. Le ici, c’est l’observation de l’état. Dans ce ici, nous
observons ce qui se passe sans jugement, sans penser aux ailleurs possibles, c’est-à-dire
passé et futur, ce qui aurait pu, ce qui n’aurait pas dû. Simplement observer
la façon de bouger, la façon d’agir.
La conscience d’être ici demande de
la concentration et du contrôle. D’abord contrôler l’esprit afin qu’il ne
focalise que sur les gestes, l’environnement. Prenons exemple d’une marche à l’extérieur
sur le trottoir un soir d’hiver. Portons attention au bruit des pas qui écrase la
neige. Le bruit des voitures qui passent, celui peut être des gens que nous
croisons. Le vent fait-il claquer les objets? Focalisons sur chacun des gestes
que notre corps fait, la façon dont le genoux pli. La force du talon au sol. Le
balan des bras. Tout l’impact sur votre colonne que le simple fait de faire un
pas procure. Observons le rythme de notre cœur s’aligner avec notre souffle. Le poids
des vêtements sur nos épaules, le bruit du tissu qui frotte. L’air froid sur
nos joues, notre nez, nos lèvres.
Observer le ici du moment présent est
plus complexe que nous avons tendance à croire. Il exige de prendre son temps. Il
est impossible d’être dans le moment présent tout en étant pressé. L’état de
presse se passe dans le futur. Il dirige l’esprit dans le possible du plus tard,
il n’est pas présent il croit être futur. Tout à l’heure, plus tard, dans
quelques heures, dans quelques semaines… l’esprit se projette ailleurs. C’est
alors que nous perdons contacte avec le ici. Tous les gestes sont machinaux, les
sens sont dépréciés et la valeur du moment est anéanti. L’observation du ici
demande donc de prendre son temps. Il est difficile également de faire
plusieurs choses en même temps. D’où bouddha disait : quand tu marches
contente toi de marcher, quand tu manges contente toi de manger. Nous voulons
faire tout en même temps, mais cela implique que nous perdions la valeur de ce
que nous faisons. Quand nous prenons un verre d’eau, nous ne sommes pas
conscients du geste et toute l’expérience qu’il procure. Poser les doigts sur
le métal froid du robinet. Tous les muscles de la main qui effectuent la rotation
de l’objet. La pression de l’eau qui donne un léger coup dans le tuyau. Le son
de l’eau qui coule. La position du corps devant l’évier. Les lèvres qui collent
le bord de la tasse fraîche. L’état de bien être que ressent le corps lorsque l’eau
coule dans l’œsophage. Tous les gestes, toutes les sensations, tous les sons,
sont remplient de richesses lorsque nous nous arrêtons pour les observer.
Le maintenant, quant à lui, nous
dicte d’être dans le présent. C’est là que l’esprit doit se trouver, présentement.
Ni hier, ni demain, aujourd’hui à cet instant. Maintenant. Ramenons nos pensées
sur le présent. À chaque tic nous sommes ici, à chaque tac nous restons maintenant.
Maintenant est l’unique temps qui existe dans le moment présent. Il ne peut y
avoir deux temps à la fois qui ne soient pas simultanément présents. En se
moment même, hier, demain et aujourd’hui ne sont qu’un maintenant. C’est dans l’observation
du maintenant que nous pouvons expérimenter ce concept. Maintenant c’est l’observation
de l’être. Ce que nous sommes est un résultat de ce qui a été. Ce que nous
serons dépend du maintenant. Ce qui existe en ce moment, c’est ce qui est
maintenant.
Ensemble ici et maintenant offre une
expérience de la vie dans toute sa splendeur. Nous ne nous identifions plus à
ce qui nous entoure, à nos sentiments, à nos actions, au temps, aux pensées,
nous devenons un observateur de ce qui se passe, comment ça se passe et l’effet
que cela procure. Nous nous dissocions de l’égo. Dans l’observation du moment
présent et ce qui nous entoure, nous pouvons voir de manière différente toutes
les choses, entendre avec finesse les sons, goûter d’avantage les saveurs. Tout
ça parce que nous portons attention ici et maintenant. Il en va de même lorsque
nous focalisons sur un problème, il semble devenir immense. Quand nous accordons
de l’importance à notre colère, elle monte plus féroce en nous et prend plus de
place. Ce en quoi nous portons notre attention devient notre réalité.
Vivre le moment présent c’est rendre grâce
pour la vie. C’est remercier l’univers pour ce qu’il offre d’expérience et de
beauté. Chaque moment présent est unique, même si les gestes semblent les
mêmes, il y a toujours des différences.
Ici et maintenant en toute
conscience.
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