Le temps est une valse

Relatif, effréné, lent, monnayable, cruel, guérisseur, éphémère, changeant, rythmé...

Le temps est une notion bien étrange, bien complexe. On le sent, le subit. Accroché sur le mur, enroulé au poignet, sur l'écran... Il est un dictateur sournois auquel on donne une importance majestueuse. Il gère le rythme de nos pas, bat dans la musique. Il courbe nos épaule sous son fardeau. Il arrive parfois qu'il soit long, si long, que le ventre nous fait mal, battant son impatience. Encore aussi, il peut être rapide trop rapide que la tête est étourdie et les pensées s'entrechoquent. Puis, il n'est plus, alors c'est le coeur de l'âme qui souffre de cet arrêt. 

Une perception pour chacun, qu'on lui donne l'importance dont on veut bien. Il sait battre différents tempos nous emportant dans sa danse. Pour l'artiste dans son travail, il s'efface, se fait murmure. Pour le patron il est calculé, comptabilisé. Pour l'amoureux qui attend il est lenteur, suplice. Pour le pêcheur il devient patience, ici et maintenant. Il s'adapte de cette façon presque parfaite. 

Le temps tapis dans l'ombre, guette. On aura beau tenter de fuir, en effacer ses signes sur soi, hurler 'va-t-en!' Il restera immuable jusqu'au dernier moment où il n'y aura plus temps pour soi.

Dans tout l'univers il est présent. D'une valse différente pour chaque chose. L'arbre pousse dans une lenteur qui lui est propre. La super nova bat une cadence là, plus là, là, plus là... La fleur s'épanouie gracieusement, étant là un instant dans toute sa splendeur avant de retourner à la terre. Les atomes dans l'espace en s'intriquant l'un à l'autre, arrivent à jouer avec lui, ainsi, ils effacent toute notion des présents, futurs, hier, aujourd’hui... Le coeur de chacun n'a t-il pas un battement de temps différent? Partout où on regarde un tant soit peu, il est là. Relatif à toute chose. Tout moment. Tout événement.

On dit que le temps guérit tout. En fait c'est pas lui qui a ce pouvoir, c'est soi-même, on apprend à vivre avec la douleur dans le temps. On le place à l'avant scène de tout: Le temps d'un café. Le temps d'un travail. Le temps de rêver. Le temps de se rendre. Le temps de l'ouverture ou la fermeture. Le temps d'aimer. Le temps de pleurer. Le temps d'écrire. Le temps de mettre au monde. Le temps de partir. Le temps de fuir. Le temps de mourir. Le temps de courir. Le temps de manger.... 

Sauf que le vivons nous le temps? Omni présent ce tic attaché au tac on ne le vit plus, on le subit. N'est t-il pas temps de vivre? Sans compter, sans calcul, sans presse, sans hier ni demain, seulement ici et maintenant. Présent à lui entièrement et uniquement à cet instant. Oublions qu'il passe comme une saison. Oublions de le laisser guider nos pas, vite le retard. Vite chercher le petit dernier. Vite se rendre quelque part. Vite le repas. Vite, vite, vite.... 

Respire! Arrête. Sois là tout simplement. Sans rythme, sans être dans le plus tard d'un demain que notre esprit fabrique alors qu'il n'existe pas encore dans le moment présent. Sans être dans le hier qui n'a plus de temps. Respire! Observe. Sois là dans ce temps qui de toute façon prendra la couleur qu'on lui offrira. Pas de course. Pas de projection. Juste être. Ralentir... en étant conscient et attentif à chaque geste, chaque sensation: bruit, odeur, couleur, saveur, touché, vibration, on lui rend hommage. Il devient donc un allié et non un ennemi. 

On ne pourra pas l'effacer, le changer, le transmuter. On ne peut que lui donner un rythme, notre rythme. On a donc le pouvoir du temps! En le vivant sans se laisser subir par lui, on fait alors parti du tout. Bien sur, le temps d'une vie, d'un moment. Le temps n'est qu'un cycle, rien ne se créer, rien ne se perd, tout se transforme. À cet instant même où tu lis mes mots, tu es plongé dans un instant du temps, où ce rythme est celui que j'ai crée... Vas tu prendre le temps de réfléchir à ma vision, ou passer à autre chose? Vas tu t'arrêter un instant ici et maintenant en étant attentif à ce moment présent, l'unique possible, la seule chose qui existe et qui passe.

Le temps n'est donc rien de moins que ce que tu décides qu'il soit. Comme toute chose dans cette réalité tangible. Tout n'est que perception et choix. 


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